L’Amour embrassant l’Amitié

L'amour embrassant l'Amitié
D’après une sculpture de Jean-Baptiste Pigalle (Paris, 1714 – Paris, 1785). Marbre, 1758. Crayon gras sur papier.

Commandé en 1754 pour le parc du château de Bellevue, le groupe évoque la statue de la Marquise de Pompadour en Amitié. L’Amour désarmé – son arc et son carquois sont à terre – embrasse sans arrière-pensées l’Amitié qui ne le craint plus. Cette dernière figure est une représentation idéalisée : on reconnaît les attributs de l’Amitié (simplicité de la robe, poitrine découverte, bras nus, profusion de fleurs), mais son visage n’est pas celui de Madame de Pompadour.

Compagne de Diane

compagne de Diane
Compagne de Diane, d’après un marbre signé René Frémin (Paris, 1672 – Paris 1744). Feutre noir sur papier.

Une des compagnes de Diane commandées pour le parc de Marly, payée de 1710 à 1715, mais datée sur le marbre de 1717. Conservée dans le parc de Versailles de 1824 à 1884.

Marie-Antoinette (2 novembre 1755 – 16 octobre 1793)

Marie-Antoinette
D’après le monument funéraire à la mémoire de Louis XVI et Marie-Antoinette, basilique Saint-Denis. Feutre noir sur papier.

« C’est à vous, ma sœur, que j’écris pour la dernière fois ; je viens d’être condamnée non pas à une mort honteuse, elle ne l’est que pour les criminels, mais à aller rejoindre votre frère. Comme lui innocente, j’espère montrer la même fermeté que lui dans ces derniers moments. Je suis calme comme on l’est quand la conscience ne reproche rien ; j’ai un profond regret d’abandonner mes pauvres enfants ; vous savez que je n’existais que pour eux, et vous, ma bonne et tendre sœur, vous qui avez par votre amitié tout sacrifié pour être avec nous, dans quelle position je vous laisse ! J’ai appris par le plaidoyer même du procès que ma fille était séparée de vous. Hélas ! la pauvre enfant, je n’ose pas lui écrire, elle ne recevrait pas ma lettre, je ne sais même pas si celle-ci vous parviendra, recevez pour eux deux ici ma bénédiction. J’espère qu’un jour, lorsqu’ils seront plus grands, ils pourront se réunir avec vous, et jouir en entier de vos tendres soins.

Je meurs dans la religion catholique, apostolique et romaine, dans celle où j’ai été élevée, et que j’ai toujours professée, n’ayant aucune consolation spirituelle à attendre, ne sachant pas s’il existe encore ici des prêtres de cette religion, et même le lieu où je suis les exposerait trop s’ils y entraient une fois. Adieu, adieu ! Je ne vais plus m’occuper que de mes devoirs spirituels. Comme je ne suis pas libre dans mes actions, on m’amènera peut-être un prêtre, mais je proteste ici que je ne lui dirai pas un mot,et que je le traiterai comme un être absolument étranger.

Qu’ils pensent tous deux à ce que je n’ai cessé de leur inspirer : que les principes et l’exécution de leurs devoirs sont la première base de la vie ; que leur amitié et leur confiance mutuel en fera le bonheur ; (…) qu’ils sentent enfin tous deux que, dans quelque position où ils pourront se trouver, ils ne seront vraiment heureux que par leur union, qu’ils prennent exemple de nous : combien dans nos malheurs, notre amitié nous a donné de consolations, et dans le bonheur on jouit doublement quand on peut le partager avec un ami ; et où en trouver de plus tendre, de plus cher que dans sa propre famille.

Que mon fils n’oublie jamais les derniers mots de son père que je lui répète expressément, qu’il ne cherche jamais à venger notre mort.

Je pardonne à tous mes ennemis le mal qu’ils m’ont fait. Je dis ici adieu à mes tantes et à tous mes frères et sœurs.

Mon Dieu ayez pitié de moi ! Mes yeux n’ont plus de larmes pour pleurer pour vous mes pauvres enfants. Adieu, Adieu ! »

Extrait de la lettre écrite par Marie-Antoinette à la sœur de Louis XVI dans son cachot de la Conciergerie juste après l’annonce de sa condamnation.

Louis XVI (23 août 1754 – 21 janvier 1793)

Louis XVI
Hommage au roi Louis XVI. Assassiné par la raie-publique prétendument française le 21 janvier 1793. D’après le monument funéraire de Louis XVI et Marie-Antoinette à la basilique Saint-Denis. Feutre noir sur papier.

« Je meurs innocent de tous les crimes dont on m’accuse. Je pardonne à ceux qui sont coupables de ma mort, et je prie Dieu que le sang que vous allez répandre ne retombe jamais sur la France. » Louis XVI.

« Par la décapitation du roi Louis XVI, c’est ainsi un édifice millénaire qui s’est effondré – celui de l’ancienne civilisation chrétienne constantinienne, en une onde de choc qui s’est propagée de pays en pays en renversant partout les monarchies et affaiblissant les Eglises. Les avancées de la civilisation, désormais coupées de leur garantie spirituelle, doivent alors se payer par des crises sociales, politiques et économiques, et des guerres d’extermination d’une ampleur sans précédent. Notamment, l’esprit de la révolution dite « française » se divisa bientôt en principes politiques et idéologiques contradictoires, cherchant réciproquement à s’exterminer et à se vaincre, pour finalement aboutir au monde contemporain, qui coïncide précisément avec celui imaginé par certains rêveurs du XVIII ème siècle : un conglomérat de républiques laïques prétendument parvenues à la « fin de l’histoire », une civilisation technicienne tout entière vouée à l’exploitation du monde matériel, mais à laquelle manquent pourtant la chaleur de la vie et le souffle de l’esprit. » Extrait du Livre Noir de la Révolution Française.

Pour que vive la France, Vive le Roi ! A bas la raie-publique !

 

 

La Marne

La Marne
La Marne. D’après une statue d’Antoine Coysevox (Lyon, 1640 – Paris, 1720). Louvre, cour Marly. Mine sur papier.

Un des quatre groupes commandés pour la « rivière » du parc de Marly, il fait pendant au sommet de la cascade à la statue de la Seine. Le modèle en plâtre est mis en place en 1699, et le marbre exécuté en 1706. Saisi au parc de Marly en 1796, le groupe ira décorer une fontaine à Brest en 1801.

Neptune

neptune
D’après une statue d’Antoine Coysevox (1640-1720). Paris, musée du Louvre, cour Marly. Crayon gras sur papier.

Neptune, dieu de l’océan, un des quatre groupe commandés pour la « rivière » du parc  de Marly, faisait pendant au bas de la cascade à la statue d’Amphitrite. Le modèle en plâtre est mis en place en 1699, et le marbre exécuté en 1705. Saisi au parc de Marly en 1796, le groupe ira décorer une fontaine à Brest en 1801.

Henri de la Rochejaquelein (30 août 1772 – 28 janvier 1794)

Henri de la Rochejaquelein
Portrait d’Henri de la Rochejaquelein. D’après un tableau de Pierre-Narcisse Guérin.

« Si mon père était parmi nous, il vous inspirerait plus de confiance, car à peine me connaissez-vous. J’ai d’ailleurs contre moi et ma grande jeunesse et mon inexpérience ; mais je brûle déjà de me rendre digne de vous commander. Allons chercher l’ennemi : si j’avance, suivez-moi, si je recule, tuez-moi, si je meurs, vengez-moi. » Henri de la Rochejaquelein haranguant sa troupe de paysans venus le quérir pour chef, mars 1793.

« Henri de La Rochejaquelein avait alors vingt ans. C’était un jeune homme assez timide, et qui avait peu vécu dans le monde ; ses manières et son langage laconique étaient remarquables par la simplicité et le naturel; il avait une physionomie douce et noble; ses yeux, malgré son air timide, paraissaient vifs et animés ; depuis, son regard devint fier et ardent. Il avait une taille élevée et svelte, des cheveux blonds, un visage un peu allongé, et une tournure plutôt anglaise que française. Il excellait dans tous les exercices du corps, surtout à monter à cheval. Henri de La Rochejaquelein était chef des paroisses qui sont autour de Châtillon. Il avait un courage ardent et téméraire, qui le faisait surnommer l’Intrépide. Dans les combats, il avait le coup d’œil juste, et prenait des résolutions promptes et habiles. Il inspirait beaucoup d’ardeur et d’assurance aux soldats. On lui reprochait de s’exposer sans aucune nécessité, de se laisser emporter trop loin, d’aller faire le coup de sabre avec les ennemis. Dans les déroutes des républicains, il les poursuivait sans aucune prudence personnelle. On l’exhortait aussi à s’occuper davantage des discussions du conseil de guerre. En effet, il les trouvait souvent oiseuses et inutiles; et après avoir dit son avis, il lui arrivait parfois de s’endormir; mais il répondait à tous les reproches: « Pourquoi veut-on que je sois un général ? Je ne veux être qu’un hussard, pour avoir le plaisir de me battre. » Malgré ce goût pour les combats, il était cependant rempli de douceur et d’humanité. Le combat finit, nul n’avait plus d’égards et de pitié pour les vaincus. Souvent en faisant un prisonnier, il lui offrait auparavant de se battre en corps à corps avec lui. » Extrait des mémoires de Victoire de Donissan de la Rochejaquelein.

« Henri de La Rochejaquelein était d’une valeur brillante et conduisait très bien une action. » Général Kléber, Mémoires Politiques et Militaires.

Louis de Frotté (1766 – 1800)

Portrait de Louis de Frotté
Portrait de Louis de Frotté, chouan normand. d’après une peinture de Louise Bouteiller (1822).

« Avec mes lieutenants, je m’étais réfugié à la gentilhommière La Guyonnière, une demeure fortifiée du XVI ème siècle, cachée par un vallon et agrémentée d’un étang, située dans la paroisse de Vassy, près de la forêt de Saint-des-Bois dont les frondaisons épaisses nous protégeaient des maux de ces monstres tricolores.

Au mois de juin, j’appris avec stupeur la mort du petit Louis XVII que j’avais rêvé d’arracher à sa geôle du Temple.

Immense fut ma douleur, lorsque je sus qu’on avait laissé cet enfant mourir et qu’on l’avait, sans doute, empoisonné. J’étais affligé de savoir qu’on avait traité comme un pestiféré le fils de Louis XVI, qui avait rendu l’âme le lundi 8 juin 1795.

Alors là, madame, mademoiselle, monsieur, je sus que la guerre n’aurait de fin que lorsque mes ennemis m’auraient tué. Ceux-ci devaient savoir u’ils ne viendraient à bout de l’impitoyable combat que j’allais leur livrer qu’avec ma mort. Oh oui, je le jurais sur mon roi. Jusqu’à la mort de Louis XVII, il y avait certes eu des troubles ponctuels. Mais là, je conclus que la raie-publique venait de déclarer la reprises des hostilités.

[…] Je vous assure que le commencement de la guerre fut d’une étonnante facilité. Nous nous emparâmes des pays cotentinois et bocains. Nous entrâmes dans Courson, Clinchamps-la-Rivière, Saint-Christophe de Cheaulieu, Maugois, Saint-Pois et Vengeons.

Quelle joie de me rappeler que nous pûmes piller les arsenaux de la Haye-Pesnel, de Gravay et de Hambie ! Quel plaisir de me souvenir que le 19 juin, monsieur du Rosel s’empara de Saint-Sever !

Nos troupes étaient organisées, soudées et bien administrées, et effrayaient le procureur syndic de Coutances. Certes, nous vivions un drame. Car quand je me battais, je ne pouvais pas oublier l’enfant martyr, mort au Temple dans d’atroces conditions, indignes de ceux qui prônaient la liberté.

Et je me disais qu’en combattant cette infamies des bleus, nous vengions sa mort. Oui, je vengeais la mort de mon roi Louis XVI, de ma reine Marie-Antoinette et de mon petit roi Louis XVII, et cela ne se terminerait qu’avec mon dernier souffle, oh oui, mon Dieu, oh oui, mon roi, je me le jurais, question d’honneur. »

Extrait de Ma vie pour le roi ! Louis de Frotté, chouan normand d’Eric Leclercq.