
Henri IV conçut pour cette jeune et fraiche beauté légendaire une vive passion. C’est Roger de Bellegarde, grand écuyer de France et ancien mignon d’Henri III qui présenta sa maîtresse du moment, Gabrielle d’Estrées, au roi Henri IV.
Selon la légende, Gabrielle a résisté pendant six longs mois aux avances de ce monarque qui sentait fort “de l’aile et du gousset”, mais finit par lui céder le 20 janvier 1591 au siège de Chartres, date à laquelle elle devient donc maîtresse et favorite du roi Henri IV, monarque queutard devant l’éternel.
Mais la jeune et belle Gabrielle d’Estrée, qu’on surnommait “la presque reine”, était proprement détestée aussi bien par le menu peuple que par la noblesse de l’époque. Ses nombreuses dépenses (robes, bijoux, luxueuses demeures…) pouvaient expliquer cette exécration que lui vouaient les Français d’alors.
Ainsi, Gabrielle d’Estrée fut l’objet de nombreux pamphlets à travers lesquels on avait coutume de la surnommer « la duchesse d’ordure » ou encore « la pute à chien ».
Cette relation adultèrine entre Henri IV et Gabrielle d’Estrée donna naissance à trois petits bâtards (César, Catherine-Henriette et Alexandre) qui furent tous trois légitimés plus tard par leur père, et Gabrielle, quand elle mourut en 1599, en portait un quatrième.
« C’est une merveille, comment cette femme de laquelle l’extrême beauté ne sentait rien de lascif, a pu vivre en reine plutôt qu’en concubine tant d’années et avec si peu d’ennemis. Les nécessités de l’État furent ses seules ennemies. » Agrippa d’Aubigné
« Mon affliction est aussi incomparable que l’était le sujet qui me la donne. Les regrets et les plaintes m’accompagneront jusqu’au tombeau. La racine de mon cœur est morte et ne rejettera plus… » Henri IV après la mort de Gabrielle.
La belle Gabrielle d’Estrée eut droit à des funérailles royales et le roi Henri IV porta le deuil en s’habillant tout de noir, ce qui était contraire aux us et coutumes de l’époque.