
Épisode de la troisième guerre de religion, la bataille fit rage au sud de Moncontour entre Marnes, la Grimaudière et Airvault, à quelques kilomètres au nord-ouest de Poitiers. Elle opposa l’armée protestante de Gaspard de Coligny à l’armée royale catholique dirigée par Henri, duc d’Anjou, futur Henri III.
L’armée des protestants, évaluée à 19 000 hommes dont 7 000 cavaliers, fut divisée en deux corps : celui de droite qui avait 4 pièces d’artillerie fut confié au duc de Nassau, le corps de gauche sous le commandement de l’Amiral de Coligny se rapprochait de la Dive, il avait 4 pièces d’artillerie et 2 couleuvrines. L’artillerie placée en arrière tirait par-dessus les troupes. L’armée protestante était divisée en deux ailes de disposition identique. L’infanterie protestante, armée de piques, formait une seule masse, précédée et flanquée par des arquebusiers. Elle était encadrée par des escadrons de cavalerie.
Le duc d’Anjou fit reconnaître la ligne de batailles des Huguenots et divisa son armée, qui comptait 27 000 hommes dont 9 000 cavaliers, en deux corps. Celui du duc de Montpensier fut opposé à l’Amiral. Il s’appuyait sur la Dive. Il comprenait cinq régiments d’infanterie, un bataillon suisse, la cavalerie française, douze cornettes allemandes et neuf pièces d’artillerie. Quant à la seconde division de l’armée catholique, elle était placée sous le commandement du duc d’Anjou et se composait de six régiments français, d’un bataillon suisse, de 3 000 cavaliers français, italiens ou reitres du rhingrave. Elle avait sept pièces d’artillerie. Le duc d’Anjou prit aussi la précaution de former une réserve placée sous les ordres de Biron. En tout et pour tout, le front de bataille des deux armées s’étendait sur environ trois kilomètres.
Les deux armées entrèrent en action à huit heures du matin par un feu d’artillerie nourri qui dura jusqu’à deux heures de l’après-midi, avec avantage pour les protestants. Les catholiques exécutèrent les premiers un mouvement offensif sur la droite, avec des troupes de toutes armes. Gaspard de Coligny fit alors avancer trois régiments d’arquebusiers français. Lui-même se porta en avant, repoussa les catholiques et soutenu par Mansfeld, il parvint jusqu’à la ligne du duc de Montpensier. Gaspard de Coligny fut blessé au visage ; ses troupes allaient être prises en flanc par le duc d’Anjou lorsque le comte de Nassau marcha contre lui. Leurs troupes se chargèrent avec fureur et le duc d’Anjou eut un cheval tué sous lui.
Les Protestants poursuivaient leurs succès ; ils furent contenus par le maréchal de Cossé, qui sur l’avis de Tavannes, accourut de la gauche au secours du centre. Le duc de Nassau se détourne alors sur lui. C’en était fait de l’armée catholique si elle n’avait reçu le secours de sa réserve. Biron, qui la commandait, attaqua les protestants, mit un terme à leurs triomphes et décida du sorte de la journée.
Gaspard de Coligny, ne pouvant plus donner d’ordres à cause de sa blessure, se retira sur Airvault et laissa au duc de Nassau le soin de protéger la retraite. Le duc d’Anjou poursuivit les fuyards jusqu’à Saint-Généroux à une lieu au nord d’Airvault. La victoire catholique fut complète. Un grand nombre de prisonniers et toute l’artillerie ennemie tomba aux mains des catholiques. L’armée protestante perdit environ huit mille hommes et l’armée catholique moins d’un millier.