Bataille de Moncontour (3 octobre 1569)

Bataille de Moncontour
L’infanterie protestante, armée de piques, formait une seule masse… Bataille de Moncontour, 3 octobre 1569.

Épisode de la troisième guerre de religion, la bataille fit rage au sud de Moncontour entre Marnes, la Grimaudière et Airvault, à quelques kilomètres au nord-ouest de Poitiers. Elle opposa l’armée protestante de Gaspard de Coligny à l’armée royale catholique dirigée par Henri, duc d’Anjou, futur Henri III.

L’armée des protestants, évaluée à 19 000 hommes dont 7 000 cavaliers, fut divisée en deux corps : celui de droite qui avait 4 pièces d’artillerie fut confié au duc de Nassau, le corps de gauche sous le commandement de l’Amiral de Coligny se rapprochait de la Dive, il avait 4 pièces d’artillerie et 2 couleuvrines. L’artillerie placée en arrière tirait par-dessus les troupes. L’armée protestante était divisée en deux ailes de disposition identique. L’infanterie protestante, armée de piques, formait une seule masse, précédée et flanquée par des arquebusiers. Elle était encadrée par des escadrons de cavalerie.

Le duc d’Anjou fit reconnaître la ligne de batailles des Huguenots et divisa son armée, qui comptait 27 000 hommes dont 9 000 cavaliers, en deux corps. Celui du duc de Montpensier fut opposé à l’Amiral. Il s’appuyait sur la Dive. Il comprenait cinq régiments d’infanterie, un bataillon suisse, la cavalerie française, douze cornettes allemandes et neuf pièces d’artillerie. Quant à la seconde division de l’armée catholique, elle était placée sous le commandement du duc d’Anjou et se composait de six régiments français, d’un bataillon suisse, de 3 000 cavaliers français, italiens ou reitres du rhingrave. Elle avait sept pièces d’artillerie. Le duc d’Anjou prit aussi la précaution de former une réserve placée sous les ordres de Biron. En tout et pour tout, le front de bataille des deux armées s’étendait sur environ trois kilomètres.

Les deux armées entrèrent en action à huit heures du matin par un feu d’artillerie nourri qui dura jusqu’à deux heures de l’après-midi, avec avantage pour les protestants. Les catholiques exécutèrent les premiers un mouvement offensif sur la droite, avec des troupes de toutes armes. Gaspard de Coligny fit alors avancer trois régiments d’arquebusiers français. Lui-même se porta en avant, repoussa les catholiques et soutenu par Mansfeld, il parvint jusqu’à la ligne du duc de Montpensier. Gaspard de Coligny fut blessé au visage ; ses troupes allaient être prises en flanc par le duc d’Anjou lorsque le comte de Nassau marcha contre lui. Leurs troupes se chargèrent avec fureur et le duc d’Anjou eut un cheval tué sous lui.

Les Protestants poursuivaient leurs succès ; ils furent contenus par le maréchal de Cossé, qui sur l’avis de Tavannes, accourut de la gauche au secours du centre. Le duc de Nassau se détourne alors sur lui. C’en était fait de l’armée catholique si elle n’avait reçu le secours de sa réserve. Biron, qui la commandait, attaqua les protestants, mit un terme à leurs triomphes et décida du sorte de la journée.

Gaspard de Coligny, ne pouvant plus donner d’ordres à cause de sa blessure, se retira sur Airvault et laissa au duc de Nassau le soin de protéger la retraite. Le duc d’Anjou poursuivit les fuyards jusqu’à Saint-Généroux à une lieu au nord d’Airvault. La victoire catholique fut complète. Un grand nombre de prisonniers et toute l’artillerie ennemie tomba aux mains des catholiques. L’armée protestante perdit environ huit mille hommes et l’armée catholique moins d’un millier.

Rues de Paris, XII ème siècle.

Rue de Paris
Au centre de chaque rue, une sorte de caniveau charriait étrons et colombins arrosés de pissât.

Au XII ème siècle, les rues de Paris dégageaient un fumé d’une puanteur drissonnante particulièrement infecte. La ville consistait alors en un véritable dédale de ruelles boueuses fort étroites dans lesquelles on avait tout juste la place de faire transiter les chariottes de livraison. Il fallut attendre le règne de Philippe Auguste pour qu’on ordonne le pavage des artères parisiennes tant le drouillon, la bouillasse et le crottin souillaient les rues.

À défaut d’un système de tout-à-l’égout efficace, dont Paris ne fut doté que sous Napoléon III, on avait pratiqué au centre de chaque rue une sorte de caniveau qui charriait étrons et colombins arrosés de pissât. Car il faut savoir qu’à cette époque, le citadin déféquait dans un seau qu’il déversait chaque matin dans le caniveau lorsqu’il ne le vidait pas directement par la fenêtre.

Au rez-de-chaussée des habitations, s’alignaient échoppes, auberges et autres tavernes. Le chaland pouvait alors ponctuer ses commissions de quelques haltes poivrotiques, et ce quelque soit l’heure de la journée. L’ivrognerie était monnaie courante et libre dans le Paris médiéval. Le caniveau central prenait alors toute son importance, recueillant les éventuels gerbillons des cuitards les plus assoiffés.

Bien loin de faire souffler le quidam dans le biniou pour le persécuter, le réprimer et le racketter, nos bons Rois Capétiens, dépositaires de l’Autorité Régalienne d’en Haut, avaient fait le choix de laisser au petit peuple d’en bas ses libertés individuelles inaliénables intactes et intégrales. Les gens savaient vivre à l’époque.

Louis-Antoine de Bougainville (1729 – 1811)

Bougainville
Voyage autour du monde.

En 1759, Bougainvile est promu colonel. En 1763, il quitte l’armée et devient capitaine de vaisseau. Avec deux navires, l’Aigle et le Sphinx, il part fonder une colonie aux îles Malouines. Trois ans plus tard, sur ordre du roi Louis XV, il remet les Malouines aux Espagnols que les Anglais leur reprendront bientôt pour leur donner le nom de Falklands.

En 1766 il entreprend le voyage autour du monde qui le rendra célèbre. Avec la Boudeuse et L’Étoile, il quitte Brest en 1766. Par le détroit de Magellan il gagne les mers du Sud. Son parcours le mène à la Nouvelle-Cythère en avril 1768 (Tahiti), puis aux Samoa, aux Grandes Cyclades (Nouvelles Hébrides), la Nouvelle-Bretagne (îles Bismarck), la Nouvelle-Guinée, l’île Maurice. Après avoir franchi le cap de Bonne Espérance, il remonte vers Saint-Malo, où il accoste après deux ans et demi de voyage. Son récit publié en 1771 sous le nom de “Voyage autour du monde“ connaît un immense succès.

Faisan

Faisan
Phasianus colchicus.

Le faisan se trouve partout sauf en altitude. On peut le croiser aux lisières des forêts, bosquets, fourrés au voisinage de l’eau. Le faisan est omnivore : il se nourrit aussi bien de larves, d’insectes, de lézards que de pousses vertes, baies, fruits et graines. Le nid est un creux du sol dissimulé dans les hautes herbes et garni de feuilles sèches. La ponte a lieu en mai et comprend une douzaine d’œufs, brun ou vert olive, couvés 23-25 jours par la femelle.

Quand le Faisan doré courtise sa femelle,
Et fait, pour l’éblouir, la roue, il étincelle
De feux plus chatoyants qu’un oiseau de vitrail.
Dressant sa huppe d’or, hérissant son camail
Couleur d’aube et zébré de rayures d’ébène,
Gonflant suri plastron rouge ardent, il se promène,
Chaque aile soulevée, en hautaines allures ;
Son plumage s’emplit de lueurs, les marbrures
De son col vert bronzé, l’ourlet d’or de ses pennes,
L’incarnat de son dos, les splendeurs incertaines
De sa queue où des grains serrés de vermillon
Sont alternés avec des traits noirs sur un fond
De riche, somptueuse et lucide améthyste,
Tout s’allume, tout luit…

Poème d’Auguste Angellier (1848 – 1911)

 

Mamelouk

Mamelouk
Armé du cimeterre, le chef Baïbars donne la charge sur les croisés de Louis IX. Bataille de la Mansourah, Égypte, septième croisade, février 1250.

« Je voudrais bien savoir d’où vient ce sentiment qui m’assaille ; quelque chose a changé depuis Damiette. L’ennemi n’est plus le même. L’évidence s’impose : une autre guerre a commencé. Celle-ci est menée par un nouveau sultan, qui arrivera dans quelques jours en Mésopotamie, Touran-Chah, et un nouveau chef de guerre, le maîtres des arbalestriers, un nommé Baïbars. Mais surtout on fait irruption de nouveaux soldats, d’anciens esclaves, les esclaves les plus chers du monde, les mamelouks. Ensemble, ils composent un carré d’élite, la Halca, une pépinière d’émirs invincibles, qui portent gravées sur leurs boucliers les armoiries du sultan.

Leur enfance les a formés au métier des armes. Ils ont appris, dès leur plus jeune âge, à faire voltiger la lame de leurs sabres et à séparer un homme en deux d’un seul coup de revers. On m’apprends que le chef Baïbars fut acheté quarante dinars, dans les steppes du nord de la mer Noire ou sur les bords de la mer Caspienne – on ne sait pas trop. Ces gens-là n’ont pas d’origine. Le nom de ce chef signifie le « Prince Panthère ».

Les mamelouks – m’assure-t-on – sont capables d’atteindre au loin une gourde suspendue à un mât et de décocher trois flèches en une seule seconde. C’est du dévouement au sultan qu’ils tiennent leur nom de mamelouk – des choses possédées. Ils constituent une garde dégagée des affections et des liens de famille. Venant des pentes lointaines du mont Caucase, ils ont été achetés sur les marchés de Chersonée. Ils allient la force des Tartares à la ruse des Byzantins. »

Extrait du Roman de Saint Louis de P. de Villiers.

Bataille de Formigny (15 avril 1450)

Bataille de Formigny
Les anglais refluent sur le village de Formigny et s’adossent à la rivière, mais ils se font massacrer. Bataille de Formigny, 15 avril 1450.

« Le 15 avril 1450, Thomas Kyriel, seigneur de guerre anglais, constatant que l’armée française commandée par le comte de Clermont cherche le combat, prend les dispositions tactiques habituelles. Fidèle au procédé qui avait si bien réussi à Crécy, Poitiers et Azincourt, il fait creuser des fossés, planter des pieux, derrière lesquels se retranchent les archers. Son armée est adossée à des bois et à des vergers densément plantés de pommiers, ce qui rend impossible une attaque à revers. Sa cavalerie est commandée par le redoutable Matthew Gough.

De son côté, Clermont temporise. Il cherche à gagner du temps, dans l’espoir que Richemont, qui est maintenant à Trévières, à quelques kilomètres au sud, ait le temps d’arriver à Formigny. Pendant toute la matinée, les deux armées s’observent. Puis vers midi, Clermont fait donner son artillerie, c’est à dire les petits canons appelés couleuvrines ou serpentines, qui étaient sous les ordres du génois Giribault.

Les temps de Crécy sont révolus : au lieu de l’attaque frontale d’une cavalerie indisciplinée qui tombe sous les flèches des archers et s’empale sur les pieux, Kyriel reçoit une pluie de petits boulets qui déciment les archers. Il envoie alors environ 600 cavaliers à l’assaut des couleuvrines françaises. Tout devient confus et les récits des chroniqueurs divergent. Pour Basin, témoin oculaire, la cavalerie française repousse l’attaque anglaise ; pour d’Escouchy, la mêlée est indécise, et c’est alors qu’apparaissent au sud, sur une colline près d’un moulin, de nouvelles troupes. Kyriel croit un moment que c’est Somerset. C’était Richemont, avec 300 lances et 800 archers. Les anglais refluent sur le village de Formigny et s’adossent à la rivière, mais ils se font massacrer.

Le bilan est éloquent : côté anglais on dénombre, suivant les chroniqueurs, entre 3500 et 6000 morts. L’hécatombe s’explique en partie par l’intervention des paysans normands à la fin de la bataille, qui massacrent impitoyablement les cavaliers à terre. Kyriel est fait prisonnier avec un millier d’homme, dont de grands chefs de guerre anglais tels que Henry Norbury ou Elis Longworth.

Après la victoire française de Formigny, la reconquête de la Normandie sur les anglais est inéluctable. »

Extrait de La Guerre de Cent Ans de Georges Minois.

Agnès Sorel (vers 1422 – 1450)

Agnès Sorel
Histoire d’Amour de l’Histoire de France. Agnès Sorel.

En 1443, à Toulouse, Charles VII remarque une jeune femme de 21 ans, à la beauté éclatante, et malgré le scandale général en fait sa favorite officielle. D’un naturel gai et enjoué, d’une bonté et d’une générosité reconnues par tous, même par ses ennemis, Agnès Sorel distrait le Roi de France, son ainé de 18 ans.

Aimant avec passion le luxe et l’élégance, Agnès Sorel exerça une grande influence sur la mode de son temps. Toutes les femmes voulurent avoir comme elle un grand front dégagé aux sourcils épilés, une peau éblouissante, et des décolletés vertigineux dont s’indignaient les chroniqueurs.

Agnès Sorel résida souvent avec le roi Charles VII au château de Loches, dont les Valois avaient commencé la rénovation pour transformer la rébarbative forteresse médiévale en demeure royale, et le souvenir de la favorite y est conservé avec la tour dite « d’Agnès Sorel ».

C’est à Mesnil-sous-Jumièges, dépendance de l’abbaye, que Agnès Sorel succomba à un flux de ventre, le 9 février 1450, alors qu’elle allait accoucher de son quatrième enfant. Sa mort brutale, à 28 ans, a toujours intrigué chroniqueurs et historiens.

Grâce à de récentes recherches menées au CHR de Lille et supervisées par le Dr Philippe Carlier, spécialiste des études anthropologiques et paléopathologiques, on sait maintenant qu’Agnès Sorel a été empoisonnée au mercure. Accident ? Crime ? Comblée par les faveurs du roi à qui elle a donné 4 enfants, elle avait beaucoup d’ennemis. Certaines rumeurs plus ou moins fondées ont même accusé le dauphin, futur Louis XI, doué d’une intelligence supérieure, il la haïssait pour l’emprise qu’elle avait sur son père mais aussi en raison de ses goûts stupides et éhontés pour les futilités de la mode, de la poésie et de la musique.

 

Marchand de vinasse

Marchand de vinasse
Marchand de vinasse vendant son breuvage à tous les cuitards du coin. Dijon, vers 1630.

Le marchand de vinasse passait le plus gros de son temps à leur remplir la panse de vinasse pas chère, à ces pochtrons, et à entretenir leur cirrhose contre écus sonnants et trébuchants.

Parmi ces pochtrons, il en était un qui pochtronnait plus que tout autre. Il s’appelait Sébastien Rousseau, mais son entourage avait pris pour habitude de l’affubler du doux sobriquet de « Pépère la Mitraille » du fait de la forte cadence avec laquelle il ingurgitait les vinasses, y compris les plus médiocres.

C’était un boit-sans-soif comme on verra, parait-il, jusqu’à l’abrogation de ce monde. Celui qu’on surnommait Pépère la Mitraille ne se tenait guère éloigné du marchand de vinasse car dès qu’il avait épuisé son cruchon, il partait immédiatement voir le marchand pour s’en faire remplir un autre.

Dans l’existence de ce suppôt de Bacchus, on aurait pu compter ses minutes de sobriété sur les doigts de la paluche. Il passait le plus clair de son temps à s’enivrer et le marchand de vinasse réalisait le plus clair de ses profits grâce à la soif continuelle de cet indécrottable poivrot.

Partout en ville il se disait que, si la cirrhose devait emmener Pépère la Mitraille au ciel, notre marchand de vinasse devrait mettre la clé sous la porte, ou plutôt sous la barrique, car même la soif de toute une cité n’aurait jamais suffi à égaler celle de ce sac à vin.

L’Abondance

L'Abondance
L’Abondance arrive en rade de Lorient. 2 janvier 1792. À son bord, le jeune Surcouf, futur grand corsaire français.

Surcouf s’est engagé en 1787 comme apprenti-navigant sur Le Héron puis comme volontaire sur l’Aurore le 3 mars 1789. Le 2 janvier 1792, Surcouf arrive à Lorient sur l’Abondance, un navire de la Marine Royale, sur lequel il est timonier. Il découvre avec dégoût les horreurs et les abominations de l’orage révolutionnaire qui auront raison de la Marine Royale Française. Marine que Louis XVI, Roi très Chrétien, était parvenu à hisser au niveau de la marine anglaises.

« Buvons un coup, buvons-en deux
A la santé des amoureux,
A la santé du Roi de France
Et merde pour le Roi d’Angleterre,
Qui nous a déclaré la guerre ! »

Chevalerie

Chevalerie
D’or, à 6 bandes d’azur, à la bordure engrêlée de gueule.

Avec cette épée que je vous remets,
je vous confère l’ordre le plus haut
que Dieu ait créé au monde.
C’est l’ordre de Chevalerie
qui ne souffre aucune bassesse.
Beau frère, souvenez-vous,
si vous devez combattre,
que, lorsque crie merci vers vous
votre adversaire vaincu,
vous devez le prendre en miséricorde
et non l’occire.
Ne parlez pas trop volontiers.
Qui parle trop prononce des mots
qui lui sont tournés à folie.
Je vous prie aussi :
s’il vous arrive de trouver
en détresse, faute de secours,
homme ou femme,
orphelin ou dame,
secourez-les si vous pouvez.
Vous ferez bien.